Situation Influenza aviaire au 15/10/2024
Depuis le 1er août 2024 (date de démarrage de la saison IAHP 2024-2025), on compte quatre foyers en élevages, tous situés en Bretagne. Le dernier date du 29 septembre. Tous sont dus à des virus de génotype FR9, qui affectaient déjà cet été, les oiseaux sauvages du littoral (principalement des laridés).
Une zone infectée (oiseaux sauvages) de 20 km de profondeur par rapport aux côtes, a été mise en place, en septembre, le long du littoral breton et du littoral vendéen. Les mesures de biosécurité en élevages ont été renforcées au sein de cette zone infectée.
Enfin, un foyer dans une basse-cours multi espèce a été détecté fin septembre dans le Pas-De-Calais.
A ce stade, le nombre total d‘animaux abattus dans le cadre de la gestion des foyers IAHP depuis le début de la saison actuelle s’élève à 36050.
Et pour l’instant, aucun foyer, ni cas sauvages sont à déplorer dans le Grand Est.
Passage au niveau de risque IAHP modéré
Concernant, le foyer détecté dans le Pas-de-Calais, le génotype du virus correspondait au génotype FR20 identifié entre décembre 2023 et mars 2024 en Roumanie, République Tchèque, Pologne, Moldavie. Ce génotype n’a pas de lien direct avec les virus détectés récemment en France chez les laridés et dans les foyers domestiques bretons : cette détection est un indicateur de l’arrivée en France d’oiseaux infectés par cette souche de virus H5N1 HP.
Passage au niveau de risque IAHP modéré
Vaccination contre IAHP
Les détections d’influenza aviaire hautement pathogène (IAHP) se multiplient en Europe chez les oiseaux sauvages et en élevage, particulièrement en Europe de l’Est, jusqu’à l’Allemagne et l’Italie. Ces cas confirment une forte dynamique d’infection chez les oiseaux sauvages, y compris chez les oiseaux empruntant les couloirs de migration actifs en amont de la France.
Compte tenu que le risque d’introduction en France de virus de l’IAHP à partir de l’avifaune sauvage migratrice est d’ores et déjà important, le niveau de risque IAHP est relevé de négligeable à modéré sur l’ensemble du territoire métropolitain. L’arrêté ministériel publié ce jour est applicable à partir de demain (consulter ici l’arrêté ministériel). La France était au niveau de risque « négligeable » depuis le 3 mai 2024.
Cette décision entraîne la mise en œuvre des mesures de prévention et de biosécurité renforcées suivantes :
- pour l’ensemble du territoire : test virologique avant le mouvement de palmipèdes (canards et oies) vers un autre élevage, à la charge de l’éleveur ; bâchage des véhicules de transports de palmipèdes.
- en zones à risque de diffusion (ZRD), concernant les communes à forte densité de palmipèdes : mise à l’abri des palmipèdes de moins de 42 jours.
- en zones à risque particulier (ZRP), zones humides dans lesquelles les conditions naturelles augmentent le risque de contamination des élevages par la faune sauvage : mise à l’abri des volailles, toutes espèces ; mesures concernant la chasse : restrictions sur le transport et l’emploi d’appelants, conditions avant le lâcher de gibier à plumes.
- en zones à risque de diffusion (ZRD) et en zones à risque particulier (ZRP) : interdiction de rassemblements d’oiseaux.
La liste des communes concernées par des ZRD et par des ZRP est consultable sur cette page.
La surveillance, la biosécurité et la vaccination sont des piliers complémentaires de la prévention de l’IAHP.
Vaccination contre IAHP
La première campagne de vaccination 2023/2024 est considérée comme un succès.
Pour rappel,
– lors de la saison 2021-2022, ce sont 1 378 élevages qui avaient été contaminés entraînant l’abattage de 22 millions de volailles ;
– lors de la saison 2023-2023, 10 millions de volailles ont été abattus.
Mais la saison 2023-2024 a été marquée par une faible circulation du virus IAHP dans les élevages de volaille :
– Parmi les 10 foyers d’IAHP déclarés durant la dernière saison, (6 concernaient des élevages de dindes, 3 des élevages de canards dans le département de la Vendée, et 1 élevage de poules pondeuses dans le département du Nord).
– Le nombre total d’animaux mis à mort durant cette saison s’est élevé à 443 698 dont 415 358 dans les foyers IAHP et 28 420 dans le cadre de dépeuplement préventif (3 élevages zone Beaurepaire en Vendée).
C’est pendant cette saison que la 1ère campagnes de vaccination contre IAHP a été mise en place. Entre le 1er octobre 2023 et le 1er octobre 2024, 59 040 605 canards ont fait l’objet d’une vaccination contre l’IAHP (89 895 canards pour les Grand Est). Elle a coûté environ 100 millions d’euros pris en charge à 85 % par l’État.
Une étude de l’école nationale vétérinaire de Toulouse (Unité IHAP – ENVT-INRAE), indique qu’en l’absence de vaccination, la France aurait pu connaître jusqu’à 701 foyers en élevage sur 2023/24, ce qui est très largement supérieur aux dix foyers effectivement constatés. Les chercheurs se sont appuyés sur une modélisation prédictive, basée sur les données des foyers détectés dans les élevages et la faune sauvage dans différents pays d’Europe de l’Ouest depuis 2016
Reconduction de la campagne de vaccination
La campagne de vaccination est reconduite pour un an et a débuté le 1er octobre 2024.
Le protocole reste le même : Vaccination obligatoire pour élevages avec plus de 250 canards (Barbarie, mulard et Pékin) pour production de viande et foie gras destinés à la commercialisation, sur ensemble du territoire métropolitain (sauf Corse)
Environ 62 millions de canards devraient être vaccinés dans 2 500 élevages, pour un coût de 100 millions d’euros. 70% est pris en charge par l’État jusqu’à la fin d’année, conformément à la répartition des charges co-construite avec les acteurs des filières.
Pour en savoir plus :
https://agriculture.gouv.fr/